Le Chili a dit non. Le texte de la nouvelle Constitution, qui aurait retiré la Charte de 1980, a été rejeté par la vox populi. Un peu moins de 62 % des électeurs – environ sept millions de personnes – ont rejeté la proposition de l’Assemblée constituante, écrasant le vote des 38 autres (environ quatre millions). La victoire de Rechazo fait voler en éclat le travail de l’Assemblée constituante, qui travaille depuis le référendum de 2020. vie chère, corruption et pour obtenir plus de justice sociale.
Le texte composé de 388 articles, mort avant même de naître, proclame le Chili « un État de droit social et démocratique, plurinational, interculturel, régional et écologique », introduit de nouveaux droits sociaux et établit que « sa démocratie est égale et inclusif ».
La majorité des 100 000 Chiliens résidant à l’étranger, qui se sont inscrits à cette consultation, ont voté en faveur de l’échec de la Charte. Gabriel Boric, élu le 11 mars, doit déjà retrousser ses manches. Le président de gauche (soutenu par le large front) a convoqué les dirigeants politiques du pays au Palacio de La Moneda. Il a déjà fait savoir qu’il voulait demander au parlement un nouveau constituant, repartir de zéro et rédiger une charte plus proche de la volonté du peuple. Le chef de l’Etat prend acte de la situation, ressentant le besoin « d’écouter la voix du peuple ». Boric, cependant, n’aurait pas pu faire grand-chose, ayant déjà pris ses fonctions à la présidence avec des travaux en cours.
Javier Macaya, président de l’Unión Demócrata Independiente (Udi), a qualifié le rejet de la Constitution de « défaite pour la tentative de refondation du Chili », déclarant que « pour tous ceux qui ont mis en doute l’engagement du centre-droit à poursuivre le processus constitutionnel, aujourd’hui nous voulons vous dire avec force que nous respectons nos engagements ».
Les sondages d’il y a quelques semaines avaient déjà tiré la sonnette d’alarme pour le front du « Oui ». La victoire du « Non » a été célébrée par les détracteurs de la nouvelle Constitution comme un « geste de sagesse de la part des Chiliens » et comme « une leçon retentissante pour la gauche la plus radicale » qui a soutenu la nouvelle Constitution.